La vie, les crimes, les arrestations et les évasions de prison de Renato Vallanzasca et de sa bande dans un récit cinématographique qui est aussi une fresque d'une époque de notre histoire la plus récente.
Les « grands »criminels exercent souvent un intense pouvoir de fascination. En se plaçant délibérément au dessus des lois et des conventions, ne revendiquent-ils pas une liberté absolue refusée au commun des mortels ? Le film de Michele Placido ressemble à son personnage, musclé, rageur, brutal. Pas un instant de répit, pas une plage de sérénité. C’est que Renato Vallanzasca a choisi d’être un ange du mal et qu’il met tout en œuvre pour y parvenir, n’obéissant qu’à son très personnel code de valeurs. Les scènes et les situations s’enchaînent dans le bruit et la fureur tandis que le héros s’enferme dans une démesure de plus en plus meurtrière.
La démarche de Placido est claire, donner à voir, suivre au plus près, sans jugement ni considération moralisatrice. On admettra son point de vue mais on regrettera que la société du moment-l’Italie des années 70- ne soit guère présente et plutôt réduite à encaisser les coups et à faire de la figuration. Le charisme de l’homme reste un mystère : la société était-elle à ce point empêtrée dans son conformisme pour avoir besoin d’un tel héros, belle et grande gueule mais somme toute assez minable mégalomane ? Quel rôle ont joué les médias dans la glorification du personnage ? Le film n’en dit pas grand-chose, ce n’était pas le sujet, soit, mais on ne peut s’empêcher qu’il lui manque un peu de recul et de réflexion pour aller au-delà du pur spectacle de la violence.
