STARBUCK

Un film sympathique, parfois drôle, parfois émouvant, bien dans l’air du temps, celui de l’esprit de famille salvateur . David Wozniak a dépassé la quarantaine et il a bien du mal à devenir un adulte. Valérie, sa compagne épisodique, est enceinte de lui mais elle envisage d’élever l’enfant seule tant elle est persuadée que David est bien trop immature pour devenir un père responsable. Et pourtant la paternité lui tombe dessus, à 533 exemplaires ! C’est que dans sa jeunesse, pour nouer les 2 bouts, il a généreusement offert son sperme à la banque et que le voilà rattrapé par une demande collective de rompre l’anonymat qui couvre généralement ce genre de don. Refus paniqué, qui se transforme petit à petit en curiosité pour la vie de ces jeunes gens en manque de père. Ken Scott, le réalisateur, y va de quelques portraits aussi sympathiques que sans réelle surprise, de la jeune droguée au chanteur de métro en passant par le handicapé confiné dans son institut spécialisé. David devient leur ange gardien et trouve peu à peu un équilibre et une confiance dans la vie qui lui avaient fait défaut jusque là. La fin heureuse est pour bientôt. K.Scott a choisi le ton de la comédie pour évoquer la question plutôt grave de la paternité et des responsabilités qui l’accompagnent. Mais le film dérive trop souvent vers la farce et le gros comique auxquels s’ajoute une épaisse couche de sentimentalité. Un peu de réalisme aurait donné plus de vérité et de densité. La douleur de ces enfants abandonnés par leur père, leur mal-être, sont gommés, comme si les retrouvailles suffisaient à faire disparaître des années de solitude et de frustration. Leur réunion prend des allures de jamboree. Tiens, à propos, où sont passées les mères et qu’est-ce qu’elles pensent de ce tohu-bohu ? En français de Québec comme en français de Belgique, c’est un peu too much.