OKAMI KODOMO NO AME TO YUKI (2012) Les enfants loups, Ame & Yuki

Le film d’animation du japonais Mamoru Hosoda est joli, tendre, un peu mièvre. Ses qualités sont indéniables, le réalisateur mêlant avec bonheur le fantastique d’un conte et la rêverie nimbée d’une certaine nostalgie. Que de beaux et nobles sentiments nourrissent cette gentille histoire ! Avec des images toujours élégantes, toujours raffinées, tantôt légères, tantôt plus sombres, Hosada brasse des thèmes qui lui sont chers, salue d’abord une mère- courage que rien ni personne n’empêchera de mener à terme l’éducation de ses enfants, dans le respect de leurs différences (des enfants-loups, vous y arriveriez, vous ?) et de leur choix de vie (humain ou animal ?). Le réalisateur contracte 13 ans de leur apprentissage, de l’enfance à l’adolescence, au moyen d’un langage elliptique très maîtrisé. Mais tout de même près de 2h de film, plutôt dissuasif pour des enfants ! C’est la voix off de Yuki qui recrée l’histoire d’amour de Hana, la mère. La destinée de la jeune fille amoureuse d’un homme-loup pas très bien dans sa peau( !) s’accomplit d’abord dans un espace urbain plutôt triste, l’espace vital est réduit, mais le bonheur de l’amour occulte tout ce qu’il peut y avoir de mauvais autour de lui. Mais avec le malheur, la ville deviendra devient inaccessible à Hana et à ses 2 enfants assez particuliers. Paradoxalement, c’est dans le retour plus ou moins contraint à la nature qu’ils vont trouver un certain équilibre qui va leur permettre de poser leur choix et de tracer leur chemin. La nostalgie d’une campagne qui sait être aussi cruelle que douce, miroir des attentes et des inquiétudes, est évidente. Existe-t-elle encore au Japon ? Ne fait-elle pas plutôt partie du rêve ? Le film souffre parfois d’une certaine langueur et assume des accents mélodramatiques renforcés par une musique sirupeuse dont le spectateur aurait bien voulu se passer. Mais soyons de bon compte, Hana et ses enfants-loups sont plutôt touchants, ils savent même être drôles.