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UNMADE BEDS (2009) London nights - Cinemaniacs.be
Axl veut retrouver son père disparu depuis longtemps et découvre son passé. Vera, qui tente de surmonter son présent chagrin d'amour, préférerait oublier le sien. Leurs histoires s'entremêlent dans le quartier londonien branché d'East End. Axl ayant appris que son père travaillait comme agent immobilier, il va le voir et se fait passer pour un étudiant qui cherche un studio à louer. Toutefois, plus il se renseigne sur la vie de son père et de sa nouvelle famille et plus il est difficile pour lui d'accepter cet homme. Face aux conflits qui s'amorcent, il disparaît dans le milieu des clubs londoniens et emménage dans une pièce faisant partie d'un entrepôt désaffecté. C'est là qu'il rencontre Vera qui se lance tout juste dans une romance avec un étranger.
Afin de se protéger contre tout autre chagrin d'amour, elle tient au respect strict et mutuel de l'anonymat dans cette nouvelle liaison. Cela ne fonctionne pas comme prévu car elle tombe vraiment amoureuse de l'étranger et se retrouve elle-même prise au piège de ses mesures de précaution. Que restera-t-il du frisson de leur rencontre si elle commence à avoir des échanges personnels avec son amant sans nom ? Bien qu'ils vivent dans le même loft et que leurs histoires s'entrecroisent sans cesse, Axl et Vera ne se rencontrent jamais personnellement.
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Axl et Vera sont sympathiques et touchants, ils ont des bleus à l’âme difficiles à guérir et cherchent à sortir de leur solitude dans les joies parfois frelatées d’un groupe de squatters dont on devine qu’ils portent tous des blessures analogues. Le spectateur peut être séduit par la vitalité de ces marginalisés qui leur procure une créativité hors normes, créativité que la recherche sur l’image et le travail sur la bande- son soulignent et enrichissent à leur tour. Mais Axl et Vera (émouvante Deborah François) ont 20 ans et c’est peut-être aujourd’hui moins que jamais le plus bel âge de la vie. Le tableau de cette vie de bohème (pour utiliser un terme volontairement ringard) n’est pas des plus réjouissants, on aurait aimé y sentir passer un souffle de révolte contre un ordre moral et social qui condamne à la marge ses forces a priori les plus vives. Mais il est vrai que nous ne sommes pas dans un film de Ken Loach, prenons celui d’Alexis Dos Santos pour ce qu’il est, un regard de connivence générationnelle à la fois sympathique et irritant.
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