Le 3 janvier 1982, Sergio Segio (ex-commandant de l'organisation communiste armée "Prima Linea" qui purge une peine de trente ans pour l'assassinat du juge Emilio Alessandrini le 29 janvier 1979) a attaqué la prison de Rovigo pour libérer sa compagne Susanna Ronconi et trois autres détenues politiques.
Les pages les plus sombres de l’Histoire du pays ne rebutent pas le cinéma italien, qui y trouve l’inspiration de quelques-uns de ses chefs-d’œuvre.
Le film de Renato De Maria s’inscrit dans cette tradition, on saluera l’honnêteté de son propos et la rigueur de sa réalisation, on ne le mettra pas au niveau des plus grands (Rosi, Bellocchio, Moretti, tant d’autres). Enfermés dans une idéologie aussi absurde que mortifère, les personnages glacent et ne suscitent guère mieux que l’incompréhension. Pourquoi en sont-ils arrivés à tuer au nom d’idées généreuses ? Comment comprendre leur basculement ? Tous ne réussiront heureusement pas à étouffer la part d’humanité qui est en eux, mais il est dommage que cet épisode des Années de Plomb soit présenté hors du contexte historique qui aurait permis de trouver à leurs dérives au moins quelques circonstances atténuantes.