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L'AUTRE DUMAS (2009) - Cinemaniacs.be
Février 1848, Alexandre Dumas est à son apogée. Il s'est retiré quelques jours dans l'immense château qu'il fait construire à grands frais. Là, il travaille avec son collaborateur Auguste Maquet. Si c'est Dumas qui signe, la besogne abattue par Maquet est colossale. Pourtant, depuis dix ans, il est resté dans l'ombre du grand homme et n'a jamais contesté sa suprématie. Ils forment un couple, liés par un intérêt commun : le travail. Mais ce couple, en dépit des apparences, est bien plus complexe qu'on ne le croit. Car, quand éclate une querelle entre les deux hommes, une question cruciale se pose : quelle est la part exacte de l'un et de l'autre dans cette grande réussite ?
Lequel des deux est le père de d'Artagnan et de Monte-Cristo ? Bref : qui est l'auteur? Leur relation, si paisible jusqu'ici, passe de l'alliance au doute, hésite, puis bascule dans l'affrontement, alors que non loin de là, à Paris, se prépare une révolution qui scellera définitivement le sort de la monarchie...
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C’était Maquet le « nègre », mais c’est la couleur de peau de Dumas, fils de métis, qui a été le prétexte d’un débat idéologique absurde : trop blanc de peau pour être politiquement correct dans ce rôle, Depardieu ? Oublions ce bref moment d’hystérie opportuniste pour souligner que l’acteur, trop souvent indésirable dans ses films pour des raisons qui n’ont rien à voir avec sa complexion, est cette fois superbe d’aisance et de force. Il campe un Dumas haut en couleurs, paillard et imposant, qui ne doit pas être très éloigné de la vérité historique. Face à lui, Poelvoorde lui offre le pendant idéal : discret, timide, retenu, il est aux antipodes de son registre habituel et offre un contraste très réussi avec son truculent partenaire. Nebbou n’a pas seulement réussi le casting parfait, il l’a aussi intégré à une remarquable reconstitution d’époque, bourrée de détails savoureux et de pittoresque de bon goût. Une fort jolie réussite.
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