THE TOWN (2010)

Ben Affleck délocalise ! Boston étant devenu la ville de tous les records en la matière (plus de 300 braquages par an), il y plante son action dans le microcosme d’un quartier où la communauté irlandaise impose ses codes, ses solidarités dans la violence et le crime organisé. Malheur à celui qui essaye de s’échapper pour tenter de vivre ailleurs une autre vie. Nouvelle variation sur le thème, jamais épuisé, du déterminisme social et de la fatalité. Comment devenir autre sans renier les siens ? Comment rompre avec les modèles familiaux alors que le besoin d’aimer père et mère n’a jamais été aussi tyrannique ? Les scènes de braquage vous donneront rapidement une impression de « déjà vu », la réalisation faisant appel à tous les stéréotypes du genre. Si les amateurs ne seront pas surpris, souhaitons-leur de ne pas être déçus. Mais l’originalité, toute relative, du film, est plutôt dans ce va et vient de personnages brutaux, frustes, sans autres repères que ceux du groupe, dont on ressent parfois la solitude et l’absence d’espoir. Dans ce contexte, l’amour de Doug pour son otage n’aura pas l’effet rédempteur auquel il a pu croire. Le syndrome de Stockholm n’aura pas l’effet escompté. Du bruit, de la fureur, un peu d’émotion, rien de dérangeant dans le monde du film d’action…. De quoi assurer un succès commercial garanti comme les pluies d‘automne.