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ANOTHER YEAR (2010) - Cinemaniacs.be
La thérapeute Gerri (Ruth Sheen) et son mari, le géologue Tom (Jim Broadbent), habitent un quartier périphérique tranquille à Londres. Ils sont mariés heureux, amoureux et sains, mais ils en sont conscients que pas tout le monde a cette chance. Pensons à Mary, la collègue de Gerri (Lesley Manville), qui se convainc sans cesse qu’elle ne souffre pas de sa vie amoureuse désastreuse. Elle est contente quand elle a son verre de vin, quand elle peut acheter une voiture, et encore boire un verre de vin. Joe (Olivier Maltman), enfant unique de Gerri et Tom, ne semble pas se faire du souci, mais le fait qu’il a 30 ans et qu’il est célibataire alors que tous ses amis s’apprêtent à convoler en justes noces, ne sort pas de l’esprit de ses parents. Et regardons Ken (Peter Wight), l’ami d’enfance de Tom qui dans sa solitude oublie de s’occuper de lui-même. Gerri et Tom aiment bien être un refuge et créer une ambiance d’intimité, mais leur amitié n’est pas inconditionnelle non plus. En quatre saisons, Another Year montre la vie dans toute sa simplicité et complexité. La misère et l’humour, en été et en hiver, avec amour et peine, espoir et désespoir. Et même la mort, car aussi la mort est présente dans cette histoire attachante et subtile d’un narrateur génial.
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Les saisons se suivent, divisant le film en 4 chapitres, Gerri et Tom cueillent les joies d’une vie paisible comme ils récoltent les fleurs et les fruits du jardin qu’ils cultivent à longueur d’année. La répétition ne les rebute pas, ils protègent leur couple d’une tendresse tranquille qui les a amenés sereinement jusqu’au crépuscule de leur vie. Ils réussissent à faire de leur quotidien une fête dont ils partagent sans rechigner les joies avec parents et amis. Leur bonheur leur permet d’être attentifs aux autres, moins chanceux…ou moins doués qu’eux. Il n’y a rien de mièvre dans le regard empathique de Mike Leigh. Si Tom et Gerri ont gardé l’un pour l’autre leur capacité d’émerveillement, la vie n’est pas si rose pour ceux qui les entourent. De saison en saison, les proches essayent de se dérober à leurs incertitudes .Ainsi Mary, qui tente désespérément de transformer sa peur de la solitude et du vieillissement en se réfugiant dans l’autodérision …et l’alcool. Sans ressort dramatique particulier, c’est tout un petit monde fragile qui tourne autour du seul axe de certitude que constitue le couple du géologue et de la psychologue. Un petit monde sans qualité autre que leur dérisoire et sympathique humanité. Les comédiens épousent merveilleusement l’intimité de leurs personnages. Ainsi Lesley Manville fait de Mary une femme que l’on voit s’éloigner d’une situation à l’autre avec une émotion qui s’accroît avec sa détresse.
On peut trouver certains dialogues un peu longs, des échanges verbaux s’étirent et tournent au bavardage stérile. Mais il s’agit là d’une faiblesse toute relative et inhérente sans doute au parti-pris du réalisateur : révéler les personnages par les mots qu’ils disent. Another Year….. Ou quand la simplicité est porteuse d’émotion.
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2011
Nomination Meilleur Scénario Original
Mike Leigh
2011
Cinq finalistes
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