Tennessee, années 1938. Felix ''Bush'' Breazale est un vieil ermite sur lequel circulent les pires rumeurs : on dit qu’il est un tueur, ou encore un sorcier. Mais un jour il arrive en ville et se rend aux Pompes Funèbres de Frank Quinn : il a l’intention d’organiser son propre enterrement. A cette occasion, il révèlera à tous pourquoi, quarante ans auparavant, il a décidé de fuir la société.
La mise en scène voulue par ce vieux misanthrope bourru de Félix Bush promet des révélations à l’image du personnage, sarcastiques et inquiétantes. Même la perversion par l’argent lui promet des funérailles grandioses et la toute grande foule de participants: c’est qu’il possède un immense domaine promis au vainqueur de la tombola du jour. L’intrigue promet un lot réjouissant de situations grinçantes. Robert Duvall interprète avec jubilation son personnage d’ours solitaire et le spectateur se laisserait volontiers entraîner avec lui jusqu’au bout d’un méchant coup de folie. Dommage que sur ce chemin, le réalisateur hésite et nous fasse parfois faire demi-tour vers un sentimentalisme qui déforce le film. De même, on regrettera que les personnages censés assister Félix dans son entreprise (de pompes funèbres) ne soient pas plus approfondis : ce qui aurait permis, par exemple, à Bill Murray d’être davantage que le clone triste de ses films précédents. Et le talent de Sissy Spacek méritait plus qu’un personnage assez stéréotypé. Au final, le film déçoit un peu, d’autant plus que la scène tant attendue débouche sur des révélations banalement mélodramatiques. Aaron Schneider réalise là son premier long métrage. Pas tout à fait convaincant, mais avec suffisamment de ressources comiques et humaines pour rester un plaisant divertissement. Avec, qui sait, peut-être un prix d’interprétation à la clé pour son interprète principal ?