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RABBIT HOLE (2011) - Cinemaniacs.be
La mort accidentelle de leur fils unique, survenue huit mois plus tôt, a creusé un fossé entre Becca et Howie Corbett. Tandis qu'elle cultive en solitaire sa colère intérieure, et tente d'effacer les vestiges de leur passé familial, lui tente de calmer leur chagrin en la forçant à assister à des réunions de parents en processus de deuil. Lorsque Becca se braque contre le groupe, Howie continue d'y chercher réconfort. À l'insu de son épouse, il se lie d'amitié avec une jeune femme au bord de la rupture avec son mari, qui réveille en lui un instinct refoulé. De son côté, Becca rejette les conseils de sa mère, qui partage sa peine, et le soutien de sa soeur cadette, qui lui annonce qu'elle est enceinte. Sur le point de sombrer dans la dépression, la mère endeuillée retrouve par hasard Jason, le jeune conducteur du véhicule qui a causé la mort de son fils. Auprès de lui, Becca retrouve une sorte de calme intérieur qu'elle croyait hors de sa portée.
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L’adaptation d’une pièce de théâtre au cinéma est parfois une source de déception tant les deux langages risquent d’y perdre leur force et leur originalité en se contaminant l’un l’autre. Ce n’est heureusement pas le cas de cette transposition d’une pièce éponyme à succès de David Lindsay-Abaire. Certes, le huis-clos est souvent de rigueur mais le scénario (écrit par l’auteur lui-même) élargit suffisamment la vie des personnages pour qu’on ne sente pas prisonnier des conventions d’un genre.
«Le Terrier du Lapin». Titre étrange, qui fait penser à Alice et à son plongeon «au pays des merveilles». Becca (N. Kidman) et Howie (A. Eckhart) ont plongé, eux, dans le monde de la douleur la plus indicible, la mort de leur enfant bouleverse leur vie de femme et d’homme à priori plutôt gâtés par la réussite matérielle et affective. Le film suit au plus près leurs tentatives de faire le deuil mais chacun suit des voies différentes; les incompréhensions, les malentendus se multiplient entre eux et risquent d’ajouter le deuil au deuil. Le manque de communication, exacerbé par la souffrance, devient un thème majeur, il poursuit ses ravages bien au–delà du couple, tantôt silencieux, tantôt tonitruants. Parents et amis composent un environnement riche de toutes les difficultés humaines et ce microcosme donne au film son universalité. Difficile de ne pas s’attacher à ces personnages en recherche d’équilibre, d’autant qu’ils sont remarquablement interprétés (avec tout de même une mention spéciale à N. Kidman qui retrouve ici un grand rôle). Une partition musicale discrète ajoute à l’émotion, qui n’est jamais sollicitée de manière racoleuse. Et l’humour, présent de manière aussi inattendue que bienvenue dans certaines situations, empêche le drame de tourner au mélodrame larmoyant.
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