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CARNAGE
(2011) - Cinemaniacs.be
Dans un jardin public, deux enfants de 11 ans se bagarrent et se blessent. Les parents de la «victime» demandent à s'expliquer avec les parents du «coupable». Rapidement, les échanges cordiaux cèdent le pas à l'affrontement. Où s'arrêtera le carnage ?
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R. Polanski adapte, avec l’auteur, la pièce de Y. Reza, « Le Dieu du Carnage ».Nous voici donc au théâtre, avec ses conventions les plus classiques, le huis clos, les unités de temps, de lieu, d’action. Pas de transposition dans ce langage cinématographique qu’il maîtrise à la perfection. De quoi faire enrager ceux qui ne supportent pas de voir de près ou de loin du »théâtre filmé »,qui crieront à la facilité, voire à la trahison. On assumera donc un plaisir coupable : le film est drôle parce que le dialogue est incisif, l’humour caustique, et les comédiens au meilleur de leur talent. Les qualités de la pièce sont ainsi préservées et tant mieux si elles deviennent accessibles à un public plus large que celui des salles de spectacles. Quoi de plus réjouissant que ce massacre de la respectabilité bourgeoise ? On rit et on est un peu mal à l’aise : quoi, les bonnes manières et la bonne éducation peuvent donc se fissurer si vite puis voler en éclats ? Belle comédie des apparences qui ne vont pas résister à une épreuve a priori pas tellement traumatisante. Les 4 personnages ne sont heureusement pas interchangeables ; chacun s’est forgé à sa manière un rôle social, une façade de bons principes qui lui facilitent ses relations avec autrui, pacifient et harmonisent son couple .Jusqu’au jour où….. Si le décor ne surprend pas dans son conformisme BCBG, qu’il soit de New-York ou de Paris, Polanski, qui n’en est pas à sa première expérience théâtrale, s’impose dans sa direction d’acteurs. Et le plaisir qu’ils ont à libérer leurs personnages à travers les consignes du Maître, que l’on devine très précises, est vraiment communicatif.
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2012
Nomination Meilleure Adaptation
César de la Meilleure Adaptation
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