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LOS VIAJES DEL VIENTO (2010) - Cinemaniacs.be
LOS VIAJES DEL VIENTO


Ignacio Carrillo a voyagé toute sa vie à travers le Nord de la Colombie, apportant la musique et des chansons traditionnelles sur son accordéon, dont une légende raconte qu'il est maudit, car il aurait appartenu au diable. Avec l'âge, il abandonne sa vie de nomade pour se marier et s'installer dans une petite ville avec sa femme. Celle-ci meurt soudainement, et il décide de reprendre une dernière fois la route pour le Nord, pour rendre l'accordéon à l'homme qui le lui a donné, son professeur et mentor.



Les films colombiens arrivent rarement sur nos écrans. En voici un qui possède assez d’originalité pour retenir notre attention. Loin des faits-divers crapuleux sur fond de trafics de drogue qui constituent la plupart du temps les seuls échos médiatiques qui nous parviennent de ce pays mal aimé et mal connu, le film de Ciro Guerra nous emmène dans un étrange voyage à travers la Colombie du Nord. Ignacio n’a plus qu’une idée en tête, restituer à son maître l’accordéon qui a fait à la fois sa légende et son malheur. La route est longue, il lui faudra franchir plaines et montagnes, rivières et lagunes, affronter la faim, la soif, le froid, la violence des hommes et de la nature, sublime, mais qui ne fait pas de cadeau. Les paysages se succèdent, durs et beaux, dont la solitude est encore renforcée par les déchaînements du vent. Le film se construit autour des escales qui sont autant de plongées dans un monde rural construit sur des rites immuables et des légendes qui lui donnent une cohésion à la fois poétique et sauvage. Ils inscrivent chacun dans un destin souvent violent auquel nul, et Ignacio pas davantage, ne peut se dérober. Certaines de ces séquences sont autant de duels qui hiérarchisent les hommes en vainqueurs et vaincus, triomphants et humiliés. On comprend qu’Ignacio ne veuille pas faire son disciple du jeune garçon qui l’accompagne envers et contre tout : le prix à payer pour entrer dans la légende des « juglars » est trop élevé, trop de solitude. Film austère, à la parole rare, sauf lorsqu’elle se déchaîne en même temps que la musique qui contient à elle seule les illusions d’amour et les malheurs des hommes.

Jean-Pierre Sculier









2010
Allemagne Argentine Colombie Pays-Bas
Drame
musical
1h57


Realisateur

Ciro
Guerra




Acteur

Marciano
Martínez

(Ignacio Carrillo)


Agustin
Nieves

(Ninz)


Jose Luis
Torres

(Meyo)


Carmen
Molina

(Tendera)


Justo
Valdez

(Batata)


Scenariste

Ciro Guerra

Producteur

Diana Bustamante

Compositeur

Iván Ocampo

Date de Sortie

Belgique
11/05/2011

Distributeur

Brunbro