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DE ROUILLE ET D'OS (2012) - Cinemaniacs.be
Ali (Matthias Schoenaerts) a 25 ans et vit dans le Nord de la France. Il n'a pas d'argent et n'en a jamais eu. A bout de course et à cours d'idées, il appelle sa soeur qui habite à Antibes. C'est là où il va se réfugier, ensemble avec son fils. Il enchaîne les petits boulots : veilleur de nuit, videur, etc. C'est dans une boîte de nuit qu'il rencontre la belle Stéphanie (Marion Cotillard), qui a une profession incroyable: dresseuse d'orques au Parc Aquatique d'Antibes. Quand un spectacle tourne au drame pour Stéphanie, un coup de téléphone nocturne les rapproche davantage. Entre eux va naître une relation particulière, charnelle et codifiée. Et lorsqu'Ali se voit offrir de participer à des combats clandestins pour gagner de l'argent, Stéphanie décide de le soutenir.
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Trois ans après son remarquable « Un prophète », Jacques Audiard nous offre avec « De rouille et d’os » un film bien différent mais tout aussi remarquable. Quelle intensité dans cette succession de scènes si différentes ! Mélodramatique, cette histoire d’amour entre une jeune femme amputée de ses deux jambes et un paumé qui s’éclate dans des combats de boxe (total fight) clandestins et assure sa subsistance et celle de l’enfant qu’il connaît à peine en posant des caméras de surveillance ? Sans doute, mais elle est enracinée dans une réalité sociale très contemporaine, violente et barbare, dure aux plus malchanceux. Les caméras de surveillance d’Ali(Alain) sont là pour surveiller les employés : ultime perversion du système, les pauvres surveillent les pauvres, et les uns et les autres finissent par en être exclus ! Mais le film, si réaliste soit-il, tire avant tout sa force des personnages et de leurs interprètes. Audiard s’est méfié de l’émotion trop facile, il s’impose et impose une certaine distance. Mais cette pudeur et cette réserve donnent encore plus de vérité à ses personnages. Le cinéma offre rarement tant de complexité, tant de richesse. Ali et Stéphanie sont, ils évoluent, se densifient à mesure que la vie se fait plus dure pour eux. Marion Cotillard évite à Stéphanie toute mièvrerie et la transforme en une combattante qui se découvre et se libère par son handicap .Quant à Matthias Schoenaerts, il dégage une force vitale extraordinaire. Une force brute et brutale, qui sauve son personnage des situations les plus difficiles et paraît l’immuniser de tout sentiment. Une force qui va son chemin, que rien ni personne ne semble capable de transformer. Et pourtant, lui aussi connaîtra comme une seconde naissance. Qui peut jurer qu’il existe des êtres humains totalement incompatibles ? On aime bien que le cinéma nous rappelle, sans moralisme, que l’horizon d’une vie peut parfois s’éclaircir alors qu’on ne lui prédisait plus que la noirceur des défaites. En compétition au Festival de Cannes, on ne peut que souhaiter le meilleur au film de J. Audiard : du scénario à sa mise en scène et à l’interprétation, il a tout d’un grand !
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2013
Nomination Meilleur Film Etranger en Coproduction
Nomination Meilleur Acteur
Matthias Schoenaerts
Nomination Meilleur Acteur dans un Second Rôle
Magritte du Meilleur Acteur dans un Second Rôle
Bouli Lanners
2013
Nomination Meilleur Film
Nomination Meilleure Actrice
Marion Cotillard
Nomination Meilleur Espoir Masculin
César Meilleur Espoir Masculin
Matthias Schoenaerts
Nomination Meilleure Réalisation
Jacques Audiard
Nomination Meilleure Adaptation
César de la Meilleure Adaptation
Nomination Meilleure Musique Originale
César Meilleure Musique Originale
Nomination Meilleur Son
Nomination Meilleure Photo
Nomination Meilleur Montage
César du Meilleur Montage
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