A ROYAL AFFAIR (2012)

Il n’y a pas que Lars Von Trier et les réalisateurs du Dogme 95 au royaume de Danemark. Nikolaj Arcel nous offre un film qui a toutes les apparences d’un film historique, classique par la beauté de ses paysages, le luxe de ces scènes de Cour qui cache tant d’arrogance et de violence à peine voilée. Tout aussi classique est le mariage arrangé entre une jeune aristocrate anglaise et un roi, Christian VII, qui ne semble plus avoir toute sa tête. Pas étonnant que la jeune reine délaissée tombe amoureuse du séduisant médecin, le seul courtisan à avoir gagné la confiance du roi ! La passion amoureuse s’annonce douloureuse et compliquée et donne au film sa dimension sentimentale. Le plus original et le plus intéressant est ailleurs. Le 18ème danois bout lui aussi d’idées nouvelles ; le médecin Struensee, lecteur de Voltaire et de J.J. Rousseau, est tout imprégné des Lumières naissantes. Le combat contre les idées obscurantistes du clergé et de l’entourage politique du roi sera rude…et passionnant. Les idées nouvelles, ce sont aussi les mesures en faveur du peuple que le très séduisant et très habile médecin parvient à faire signer au roi, qu’il a placé sous son influence. A mesure que cette belle première aventure humaniste progresse, les personnages deviennent plus denses, certains prenant une gravité tragique. Le roi et la reine vivent séparément et différemment une solitude qui les rend si ordinairement humains. Pas de happy end mais l’histoire est en marche et le Danemark sera bientôt un pays de lumière. Un film à la fois spectaculaire et intelligent, servi par des acteurs excellents. Une belle surprise.