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AU NOM DU FILS (2012) - Cinemaniacs.be
Quand une femme de foi, animatrice d’une tribune sur une station de radio catholique, dévouée à sa famille et à la souffrance du monde, est confrontée à la pédophilie des prêtres et au suicide de son fils, la croyance fait place à la rage et à la violence. Le silence de l’Église crée le chaos et le désespoir de ses brebis...
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Le nouveau film de Vincent Lannoo suscitera la polémique, il hérissera sans doute les bigots et les intégristes de toutes les chapelles. Pas sûr qu’il soit très convaincant, mais il en va pour le cinéma comme pour la littérature : la défense de la liberté d’expression passe parfois par celle d’œuvres qui ne suscitent ni un grand enthousiasme ni une adhésion totale. Pour dénoncer, le réalisateur oscille entre la farce et la caricature, mais la charge est lourde et les amalgames trop faciles. Elisabeth anime une émission de radio catholique (ultra ?) qui tâche de ramener les brebis égarées sur le droit chemin de la confiance en Dieu et en ses voies apparemment impénétrables. Rien de bien neuf dans cette moquerie plutôt gentille d’autant plus que la jeune femme est une grenouille de bénitier sympathique dont on ne doute pas de la sincérité. Mais sa vie sage et bien ordonnée d’épouse et de mère porteuse de la bonne parole va basculer dans le drame et c’est à ce moment- là que l’adhésion aux intentions du réalisateur se fait plus hésitante. La voilà confrontée au sein de sa propre famille à un catholicisme de croisade, celui d’une extrême droite qui se prépare au grand soir dans les forêts ardennaises. S’ajoutera à son malheur et à celui de ses proches la pédophilie qui gangrène les milieux ecclésiastiques. La loi du silence cache les actes les plus vils, la miséricorde a foutu le camp, tous ne sont plus qu’hypocrisie, lâcheté, méchanceté.
Intégrisme, extrême-droite, pédophilie, cela fait beaucoup en même temps. S’agit-il d’un film-blasphème qui se permet, c’est la loi du genre, toutes les outrances et les rebondissements les plus farfelus ? Et c’est ainsi que la gentille catho. remplit son bénitier du sang de tous les méchants qui figurent sur sa liste. De sa mission évangélique du départ à celle de tueuse en série, la boucle est bouclée, et tant pis, ou tant mieux, si on n’y croit guère
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2014
Nomination Meilleur Film
Nomination Meilleure Réalisation
Vincent Lannoo
Nomination Meilleure Actrice
Astrid Whettnall
Nomination Meilleure Actrice dans un Second Rôle
Dominique Baeyens
Nomination Meilleur Espoir Masculin
Magritte du Meilleur Espoir Masculin
Achille Ridolfi
Nomination Meilleur Son
Nomination Meilleure Musique Originale
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