LOS AMANTES PASAJEROS (2013) Les amants passagers - Cinemaniacs.be
LOS AMANTES PASAJEROS Les amants passagers
Des personnages hauts en couleurs pensent vivre leurs dernières heures à bord d’un avion à destination de Mexico. La vulnérabilité face au danger provoque une catharsis générale qui devient le meilleur moyen d’échapper à l’idée de la mort. Sur fond de comédie débridée et morale, tous ces personnages passent le temps en faisant des aveux inattendus qui les aident à oublier l’angoisse du moment et à affronter le plus grand des dangers : celui que chacun porte en soi.
Almodovar possède une des filmographies des plus variées et des plus passionnantes, passant habilement de la provocation postfranquiste au mélodrame le plus somptueux. On l’aime bien dans ses outrances, et on est d’autant plus triste de sortir de son dernier film ahuri de tant de médiocrité. Ratage complet. Sauvons le générique, amusant, et la première scène du film où apparaissent (pour la première et la dernière fois du film) A. Banderas et P. Cruz. C’est bien peu. La suite est un océan de platitudes. Les personnages sont des caricatures grotesques, représentant chacun les obsessions d’Almodovar, de l’alcool à la drogue en passant par le sexe sous toutes ses formes et ses fantasmes.
Une comédie loufoque ? Non, celle-ci exige un scénario rigoureux, et nous devons au contraire subir une série de « sketches » lourdingues, dignes d’un potache qui serait bien le seul à rire de ses propres plaisanteries. Espérons donc qu’Almodovar se soit au moins amusé à réaliser cette carabistouille. Pas gai d’écrire cela à propos d’un réalisateur qu’on aime bien ! Il est facile d’identifier plusieurs des acteurs vus dans ses meilleurs films, ils méritaient de vrais rôles, de vrais personnages. Si cet avion qui tourne en rond est la métaphore de quelque chose, c’est sans doute les errements d’un auteur qui, faute d’un vrai sujet, a tenté, très maladroitement, de recycler des vieilles provocs d’une époque heureusement révolue. Maintenant, parions que le prochain Almodovar, ce sera du feu !