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LA TENDRESSE (2013) - Cinemaniacs.be
Un couple séparé depuis quinze ans se retrouve le temps d'un voyage de deux jours pour aller chercher leur fils hospitalisé à l'étranger suite à un grave accident de ski. Que ressentent-ils encore l’un pour l’autre ; de l'indifférence, de la rancœur, de la jalousie ? Ou peut-être de la connivence, de l’amitié, qui sait de l’amour. Ce road-movie léger, qui nous emmène de Bruxelles au sommet des Alpes, nous fera découvrir Frans et Lisa deux êtres profondément sincères pour qui nous ne pourrons ressentir que de l'affection.
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Marion Hänsel nous a habitués à des univers plutôt sombres, où les rapports entre les êtres humains sont difficiles, tendus, pouvant à chaque instant provoquer le drame. Il leur manquait souvent la faculté de dire, de communiquer, ils paraissaient comme perdus dans leur détresse personnelle, incapables d’aller vers les autres, même les plus proches. Pensons à Dust, un de ses premiers films, à Noces barbares ou encore à Noir Océan. Son dernier film, lui, a la légèreté d’une bulle qui s’envolerait de Belgique pour gagner les Alpes françaises, et retour, portée à chaque voyage par le vent léger de la tendresse que se marquent les membres d’une famille pourtant désunie. Pas de détestation ni de mépris au cours de ce road movie qui aurait pu tourner, c’est même l’habitude au cinéma, en huis clos propice aux déballages mesquins voire violents. Pas de frustration ni de rancune. Non, Franz et Lisa retrouvent avec plaisir celui (celle) qu’ils ont été pour l’autre, ils se redécouvrent, si différents, avec le même étonnement qui les fait sourire. Un peu de temps heureux retrouvé, qui resurgit, paisiblement, sans altérer le présent, sans modifier le chemin que chacun a pris depuis la séparation. Lisa n’attache guère d’importance au quotidien, elle vit de rêves et s’efforce d’en réaliser quelques-uns. Marilyne Canto donne à son personnage un peu lunaire bien du charme. La réussite professionnelle de Frans est la récompense de son conformisme bourgeois, qui prête plutôt à sourire et ne l’empêche pas d’être sympa. Olivier Gourmet, simple, direct, un peu bougon, comme on l’aime. Rien ni personne ne viendront assombrir ce temps de la tendresse. Pas de révolte chez les ados, tout à leur amour et à la saine pratique du sport. Naïf, le dernier film de la réalisatrice ? En ces temps où certains semblent redécouvrir les vertus de l’optimisme, il est peut-être plus dans le bon air du temps qu’on ne croit. A voir !
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2013
Compétition Officielle
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