Une famille est sauvagement assassinée dans la banlieue de Stockholm, seul un jeune garçon a survécu au massacre. Inconscient, il ne peut être interrogé par l'inspecteur Joona Linna qui décide de faire appel à un hypnotiseur, Erik Maria Bark, pour explorer le subconscient du jeune témoin...
Lasse Hallström surfe sur le succès du polar scandinave et adapte un best seller de Lars Kepler, premier volume d’une saga apparemment destinée à l’adaptation cinématographique. Il signe par la même occasion son retour à la langue suédoise et situe son action dans la banlieue de Stockholm. La recherche de l’assassin d’une famille en apparence paisible (seul un adolescent a survécu) aurait pu donner lieu à un suspense haletant, magnifié par un décor de grisaille et de neige censées transformer la paisible capitale suédoise en un lieu d’angoisse. Hélas, le film se traîne, le temps ne s’accélère pas, une musique pataude nous prévient bien qu’il va s’accélérer mais c’est toujours raté. On chercherait en vain une séquence qui sortirait le spectateur de sa passivité et de son ennui. Et le décor lui-même n’acquiert jamais la signifiance qu’il aurait pu prendre. Les personnages principaux (l’inspecteur chargé de l’enquête, l’hypnotiseur) manquent de l’envergure et du charisme nécessaires pour qu’on puisse vraiment s’y intéresser. Ils sont construits comme des monolithes, sans beaucoup de vie ni de passion. Et on a de la peine pour la grande actrice Lena Olin, engoncée dans un rôle larmoyant, elle qui a su si bien incarner les passions bergmaniennes. La filmographie de L.Hallstöm, déjà longue, est jalonnée de réalisations estimables, sa dernière en date n’ajoutera pas grand chose à la qualité de l'ensemble.