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OH BOY (2013) - Cinemaniacs.be
Niko, Berlinois presque trentenaire, éternel étudiant et rêveur incorrigible, s'apprête à vivre les vingt-quatre heures les plus tumultueuses de son existence : sa copine se lasse de ses indécisions, son père lui coupe les vivres et un psychologue le déclare "émotionnellement instable". Si seulement Niko pouvait se réconforter avec une bonne tasse de café ! Mais là encore, le sort s’acharne contre lui…
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Un premier long métrage du jeune réalisateur allemand Jan Ole Gerster, une belle réussite.
Niko vit depuis si longtemps dans l’indécision qu’elle est devenue un mode de vie. Portrait d’un rêveur mélancolique, d’une mélancolie sans objet précis, qui laisse sa vie glisser avec nonchalance. Pas d’esprit de révolte, pas même contre un père qui a l’autorité de l’homme qui a réussi et qui l’écrase de son mépris. Il navigue au fil de sa vie, dans le hasard des rencontres jamais très amoureuses, ni très amicales, ni très affectueuses. On peut lui reconnaître au cinéma des cousins, tout de même assez éloignés. Alain, le personnage du film de Louis Malle (et du roman de Drieu La Rochelle). Anders, l’antihéros d’Oslo 31août réalisé par Joachim Trier. Mais la comparaison s’arrête au constat qu’ils sont tous les 3 des hommes sans qualités. L’autodestruction hante les 2 premiers alors que Nico aimerait simplement boire un café, ce qui lui est refusé systématiquement au cours d’une journée semée de contrariétés. Le réalisateur allemand fait le choix de l’humour, déviant en situations absurdes et drôles les rencontres qui sont en même temps des révélateurs de la difficulté de communiquer avec ses semblables, de la solitude au sein d’une ville plutôt grise, plutôt triste(en l’occurrence Berlin mais la journée de Niko pourrait se passer ailleurs). C’est surtout cette atmosphère décalée encore renforcée par le noir et blanc, qui fait l’originalité du film et le plaisir du spectateur. Possible que ce soit aussi le portrait d’une génération un peu paumée, un peu trop spectatrice d’elle-même, sans guère d’ambition pour elle ni pour le monde. Mais Niko est plutôt sympa, et à bien observer certains personnages de rencontre, mieux intégrés que lui, on peut comprendre qu’il ait plus besoin de boire un café que de s’emmêler dans ce qui lui est étranger. Un film drôle et un peu triste à la fois, hors catégorie et, espérons-le, pas trop vite hors circuit.
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Langues : Deutsch Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français, Nederlands |
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2014
Cinq finalistes
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