Dans les années 20, Stanley (colin Firth) est un prestidigitateur qui donne un spectacle grimé en Chinois. Il est chargé d'aller démasquer Sophie (Emma Stone), une jeune fille qui se vante d'être une grande médium et dépouille les riches héritiers de leur fortune dans le sud de la France. Sophie a-t-elle de vrais pouvoirs ? Stanley va tomber sous son charme.
Mineur, sans doute, dans l’imposante filmographie de Woody Allen, mais un bien joli divertissement tout de même. L’intrigue est mince, elle est plutôt le prétexte à une féerie théâtrale, à un marivaudage où Emma Stone et Colin Firth rivalisent pour faire pétiller un dialogue vif, souvent drôle. Ce cher Woody semble en avoir pris son parti : la vie n’est pas drôle, autant la rêver comme un songe shakespearien, avec le sourire. Le décor y contribue largement. La Côte d’Azur des années 2O, celle bien sûr des élégances, des soirées mondaines, de la musique si chère à la clarinette du réalisateur, et qui coule à flot en même temps que le champagne. Plus d’une fois, on s’attend à voir Gatsby entrer dans le jardin des réjouissances, mais non, ce serait pour y porter un regard mélancolique que le réalisateur préfère tenir à distance. Pas de mélancolie, juste un peu d’ironie sur certains des personnages aussi riches qu’un peu sots. Peu importe que la charmante Sophie soit une arnaqueuse d’envergure, une charmante croqueuse de diamants, elle est d’abord douée pour se laisser envahir par ses émotions et sa joie. Stanley tentera bien de lui opposer ses convictions rationalistes, les tables ne tournent pas, les morts ne communiquent pas avec les vivants, il sera finalement vaincu.