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GEMMA BOVERY (2014) - Cinemaniacs.be
Martin est un ex-bobo parisien reconverti plus ou moins volontairement en boulanger d'un village normand. De ses ambitions de jeunesse, il lui reste une forte capacité d'imagination, et une passion toujours vive pour la grande littérature, celle de Gustave Flaubert en particulier. On devine son émoi lorsqu'un couple d'Anglais, aux noms étrangement familiers, viennent s'installer dans une fermette du voisinage. Non seulement les nouveaux venus s'appellent Gemma et Charles Bovery, mais encore leurs comportements semblent être inspirés par les héros de Flaubert. Pour le créateur qui sommeille en Martin, l'occasion est trop belle de pétrir - outre sa farine quotidienne - le destin de personnages en chair et en os. Mais la jolie Gemma Bovery, elle, n'a pas lu ses classiques, et entend bien vivre sa propre vie...
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La rencontre entre la pétillante Gemma Atterton (Tamara Drews) et le génial cabotin qu’est Fabrice Lucchini, sous la direction d’Anne Fontaine et avec la participation bienveillante de Gustave Flaubert, aurait pu entraîner le spectateur dans une comédie légère et subtile. Si le film offre quelques bons moments à partir d’un scénario prometteur, il s’avère en fin de compte plutôt décevant. Que s’est-il passé ? « Madame Bovary, c’est moi », disait Flaubert. Lucchini aurait pu en dire autant, ou presque. Tant son personnage mélancolique et rêveur le fait ressembler à une Emma hors du réel et qui s’invente, comme elle, une vie plus passionnante, faite de clichés et de fantasmes. Et les coïncidences ne manquent pas ! Mais ce grand acteur, paradoxalement, semble s’être mis rapidement en roue libre, se contentant de quelques expressions qu’on lui connaît sans se donner la peine de sortir d’un jeu routinier. Quant aux Anglais installés en Normandie, ils ne dépassent pas la caricature, leur amour de la France se limitant à celui des vins et des fromages. Pas vraiment drôles ! Pas étonnant que Gemma s’ennuie et ce qui devait arriver arrive. L’adultère, quoi ! Et avec un jeune et beau et romantique châtelain. Mais il n’est pas le cynique Rodolphe du roman. Le lecteur pouvait s’apitoyer sur Emma. Anne Fontaine fait au contraire de Gemma une femme libre(les temps ont heureusement changé), amoureuse de la vie, plutôt rebelle. Elle, a les moyens de ses choix et de sa liberté. Gemma Atterton en fait une créature solaire qui donne apporte des bouffées de sensualité qui font du bien au spectateur…… et au film. |
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