En quelques mois, Jérôme (45 ans), connaît toutes les défaites. Licencié, il échoue de peu à créer la chaîne de magasins qu’il a imaginée et perd sa femme dans la tourmente.
Dans le même temps, son fils Ugo (11 ans) confirme son talent de joueur de tennis et brille dans les tournois de la région. Témoin des échecs de son père, de leur cortège d’humiliations, Ugo ne veut pas renoncer à ses rêves de champion.
Le premier long métrage de Stéphane Demoustier n’est pas particulièrement palpitant, ni par le sujet ni par sa réalisation. Heureusement, l’interprétation d’Olivier Gourmet, tout en force et en naturel comme d’habitude, réussit à donner une certaine épaisseur à son personnage. Et Valeria Bruni Tedeschi, douloureuse comme souvent, apporte un contrepoint de doute bienvenu, celui d’une mère et d’une épouse en plein désarroi. Dommage qu’elle apparaisse peu. Merci, donc, aux comédiens, qui sauvent partiellement le film d’une banalité qui ne dépasse pas le niveau du fait-divers dont il est inspiré. Bien sûr, il y a quelque chose du cinéma des Frères Dardenne, coproducteurs du film. Un regard empathique sur des êtres simples, un peu frustes, qui luttent pour ne pas sombrer, avec des armes pas toujours adéquates. Mais malheureusement, un film étale, prévisible jusqu’au rebondissement final, qui vient bien tard .Les séquences se succèdent selon un rythme monotone, comme ces parties de tennis qui constituent l’ossature de l’intrigue et du drame qui va se jouer. Le parallèle entre la lutte du fils pour rejoindre l’école de Roland Garros, et celle du père pour créer enfin son propre emploi, est encore plus appuyé qu’un coup droit de Federer. Alors, sympa, ce premier film ? Oui, mais pas plus qu’un téléfilm sociétal, comme bien d’autres. Bientôt sur le petit écran, sans doute.