Jerry, un beau et gentil garçon, cohabite avec Mr. Whiskers, un chat perfide, et Bosco, son chien fidèle. Il entretient une drôle de relation avec ceux-ci. Alors que Mr. Whiskers fait tout pour convaincre Jerry qu’il est un tueur en série, Bosco le maintient sur le droit chemin. Le jour où Jerry tue par accident sa superbe collègue Fiona, celui-ci décide de reprendre ses médicaments. La réalité lui apparaît dès lors sous un jour beaucoup moins rose qu’il ne l’aurait espéré.
Le nouveau film de Marjane Satrapi s’annonce comme une « comédie d’horreur ». Un genre qui a ses classiques (certains films de Polanski), et ses fans. Au tour de la réalisatrice d’origine iranienne de s’y essayer. Avec un succès…relatif. La loi du genre veut que les 2 registres s’interpénètrent et apportent ensemble frisson et rire. Ici, on parlera plutôt d’une oscillation entre le rose à la Disney, la sentimentalité guimauve, et le noir du Gore. Et plutôt que de s’interpénétrer et de s’enrichir, les 2 couleurs se polluent et on a du mal à rire et à frissonner. Danger, ennui. Les comédiens font ce qu’ils peuvent, Ryan Reynolds en fait des tonnes pour devenir une sorte de Jim Carrey sympathico- psychopathe. On saluera sa performance, il prête sa voix aux 2 animaux qui symbolisent le bien et le mal qui luttent pour s’emparer de l’esprit du malheureux Jerry. Et l’explication du désordre psychologique de Jerry, un traumatisme d’enfance bien entendu, ne nous sera pas épargnée. Défense d’en rire. D’ordinaire, on ne peut que soupirer d’aise devant la sensualité de Gemma Arterton. Alors la voir ici réduite rapidement à une tête dans un frigo, c’est tout de même frustrant. Anna Kendrick subira le même sort, et c’est tout aussi injuste. On préférait M. Satrapi lorsqu’elle alliait humour et satire, Persépolis est une manière de chef-d’œuvre. On peut comprendre qu’elle ait été attirée vers un autre genre, qu’elle ait eu envie d’aller là où on ne l’attend pas forcément. Mais on peut ne pas avoir envie de l’y accompagner.