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BRIDGE OF SPIES (2015) Le pont des espions - Cinemaniacs.be
BRIDGE OF SPIES Le pont des espions |
James Donovan, un avocat de Brooklyn se retrouve plongé au coeur de la guerre froide lorsque la CIA l'envoie accomplir une mission presque impossible : négocier la libération du pilote d'un avion espion américain U-2 qui a été capturé.
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1957, la Guerre Froide, les Etats-Unis et l’URSS jouent à se faire peur. Un jeu qui risque de tourner en cataclysme nucléaire. Les espions fourmillent, sont parfois arrêtés, éliminés ou, comme dans ce film, échangés dans de spectaculaires mises en scène. C’est un épisode de cette lugubre époque que Spielberg a choisi de reconstituer avec son atmosphère de paranoïa. Un film solide, remarquablement interprété, qui montre une fois de plus toute l’étendue du talent du réalisateur américain, capable de passer en virtuose d’un genre à l’autre. Son dernier film ne sera certes pas son chef d’œuvre, il a le classicisme d’un film de genre, il ne brille pas par la nouveauté de son sujet mais il a suffisamment d’atouts pour être passionnant dans ses meilleures séquences. Et puis, les frères Coen ont largement contribué au scénario, lui apportant parfois une touche d’humour absurde en décalage (c’est leur spécialité) avec une histoire qui n’a rien de drôle. L’intérêt du film est avant tout dans la reconstitution de cette guerre vécue par la population américaine, qui vit dans une peur obsessionnelle dont on aimerait croire qu’elle a été forcée pour les besoins de l’histoire. Le Rouge se niche dans les détails et lorsqu’un espion se fait arrêter, la peine de mort lui semble inévitablement promise. Il faut bien un procès mais ce devrait être pour la forme. Spielberg confirme son attachement pour l’équité et son refus du manichéisme. Il donne à un avocat spécialisé dans les assurances(!)le rôle du défenseur, qui va braver la haine de l’opinion publique, la détestation à son égard, résistera aux menaces dont sa famille fera l’objet, pour l’idée simple et inébranlable qu’il se fait de la justice de son pays. Tom Hanks, compagnon de plusieurs films de Spielberg, est parfait dans ce rôle d’un homme ordinaire à qui des circonstances exceptionnelles vont donner une dimension de héros. Mais le personnage le plus inattendu, c’est bien l’espion soviétique, bien loin des figures stéréotypées vus et revus au cinéma. Il a tout de l’homme tranquille, peintre à ses heures perdues, qui assume un « travail » accompli par conviction. Un respect mutuel se crée entre l’espion et son avocat. L’affaire, inspirée de faits réels, se terminera par un échange . Rudolf Abel aura échappé à la peine de mort aux Etats-Unis ,et les autorités soviétiques lui permettront de rejoindre femme et enfants pour une suite de vie normale( pas de Goulag !). Dans ce personnage étrange et assez fascinant, presque mutique, Mark Rylance glisse une performance épatante, c’est lui, peut-être, le héros du film Voilà, le nouveau Spielberg est arrivé, avec ses bons sentiments, son patriotisme simple(le drapeau américain flotte) qui n’exclut pas certaines remises en cause. On est en droit d’aimer ! |
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2016
Nomination Meilleur Film
Nomination Meilleur Scénario Original
Nomination Meilleur Acteur Secondaire
Oscar du Meilleur Acteur Secondaire
Mark Rylance
Nomination Meilleurs Décors
Nomination Meilleur Mixage de Son
Nomination Meilleure Musique de Film

2015
Hors Compétition
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