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MA FILLE (2018) - Cinemaniacs.be
MA FILLE


Hakim et Latifa ont fui la guerre civile algérienne au début des années 90. Ils vivent depuis dans le Jura, avec leurs deux filles : Nedjma 14 ans, et Leïla, l'ainée, partie suivre ses études de coiffure à Paris. Trois jours avant Noël, Nedjma reçoit un SMS laconique de sa grande soeur. Elle ne pourra pas venir les rejoindre pour les fêtes, prétextant une nouvelle fois une surcharge de travail... Latifa s'en prend à Hakim et le pousse à aller chercher Leïla. Nedjma viendra avec lui, ils en profiteront pour découvrir Paris. A leur arrivée dans le salon de coiffure, ils apprennent que Leila n'y a en réalité jamais travaillé. C'est le voyage d'un père qui commence, dans Paris, une nuit, jusqu'à l'aube.



Le cinéma d’aujourd’hui fourmille de remakes en tous genres et dans toutes les langues, ce qui atteste plus un manque de créativité qu’un respect pieux pour les œuvres des Anciens. Le film de la comédienne Naidra Ayadi, dont c’est ici la première réalisation, n’échappe pas à cette regrettable règle. Par la grâce du producteur Thierry Ardisson, revoici donc le Voyage du Père de Denys de la Patellière (1966), adapté du roman éponyme de Bernard Clavel, transposé de Lyon à Paris, d’une famille de braves paysans du Jura à celle de Français d’origine maghrébine. Fernandel laisse son rôle à Roschdy Zem, par ailleurs excellent, comme toujours. Le drame familial est analogue. On a très vite compris que la réalisatrice allait surtout mettre en évidence le désarroi du père confronté à un monde dont il ignore tout des codes, et qui semble avoir happé sa fille. Hakim n’a pas compris, ou trop tard, son désir de liberté et d’émancipation loin d’un cocon familial certes protecteur, mais étouffant et bien trop rigide. Le drame est émouvant mais l’intrigue est rebattue. Si le cadre est plus tendance (un Paris glauque aux personnages inquiétants), il envahit souvent le cinéma français, il est ici construit comme l’envers de celui d’Hakim empreint de respect et de bienveillance. On peut trouver l’opposition caricaturale. Et quel dommage que la réalisatrice n’ait pas pris le temps d’approfondir ses personnages, de leur donner davantage de vie, d’épaisseur psychologique. Ainsi Latifa, la mère, aurait sans doute pu nous en dire davantage. Si Hakim est souvent replié sur son chagrin, parfois quasiment mutique, le spectateur aurait tout de même besoin de plus pour le trouver touchant. Tout cela est estimable mais ne passionne guère. Un modeste téléfilm qui viendra un de ces prochains jours sur l’une ou l’autre chaîne. Tiens, si on s’offrait un bon vieux Fernandel un de ces jours, avec Lili Palmer et Laurent Terzieff pour mettre en valeur son humanité.

Jean-Pierre Sculier









2018
France
Drame
1h20


Realisateur

Naidra
Ayadi




Acteur

Roschdy
Zem

(Hakim)


Natacha
Krief

(Nedjma)


Darina
Al Joundi

(Latifa)


Camille
Aguilar

(Jessica)


Doria
Achour

(Leïla)


Meriem
Serbah

(Dounia)


Guillaume
Briat

(Patron bar Le Royal)


Scenariste

Naidra Ayadi

Producteur

Thierry Ardisson

Maxime Delauney

Romain Rousseau

Compositeur

Alexis Rault

Date de Sortie

Belgique
12/09/2018
France
12/09/2018

Distributeur

Distri 7