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TRUMBO (2016) Dalton Trumbo - Cinemaniacs.be
En 1943, à Hollywood, Dalton Trumbo est le scénariste le plus en vogue. Mais sa notoriété ne l'empêche pas de se retrouver dans la tourmente lorsque l'appareil gouvernemental entreprend d'identifier les éléments subversifs au sein des médias et des milieux du divertissement. Reconnu pour ses sympathies communistes, Trumbo est appelé en 1947 à témoigner devant la Commission sur les activités anti-américaines. Refusant de fournir les noms demandés, il est immédiatement mis sur la liste noire, puis emprisonné, en 1950, au terme d'une longue saga judiciaire durant laquelle lui et neuf autres collègues avaient fait front commun. A sa sortie de prison, en 1951, il entre au service des frères King, producteurs de séries B qui lui confient la réécriture de leur minable inventaire de projets. Bientôt, sous différents noms d'emprunt, Trumbo roule à plein régime et fait appel aux copains pour l'aider. Même son épouse Chloé et ses enfants sont mis à contribution.
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Revoici une époque ravagée par l’hystérie qui s’empara d’une large partie de l’opinion publique américaine au moment de la « guerre froide ». La chasse aux communistes valut à bien des intellectuels, écrivains, réalisateurs, acteurs d’être emportés dans la tourmente d’une chasse aux sorcières qui ruina la carrière de certains et en poussa d’autres au suicide. Trumbo ne fit jamais mystère de ses sympathies de gauche, ce qui lui valut d’être interdit de travail dans les studios hollywoodiens dont il était un des plus brillants scénaristes. Le film de Jay Roach est donc un biopic consacré aux combats de cet homme : pour survivre d’abord, en acceptant de réaliser des scénarios de films de troisième zone, en écrivant, couvert par des prête- noms, des scénarios qui marqueront l’histoire du cinéma (Vacances romaines, par exemple). Bryan Cranston donne à ce personnage une truculence parfois inquiétante, tyrannique. On le sent parfois proche d’une folie créatrice qui ressemble fort à de la démence, qui le rend parfois complètement étranger à la vie de sa femme (passive jusqu’à l’effacement) et de ses enfants (seule sa fille aînée semble trouver grâce à ses yeux). Ce portrait est sans doute la part la plus intéressante du film. Lequel ne nous apprend pas grand-chose sur cette funeste époque déjà bien mise en lumière par Martin Ritt dans le Prête-nom (avec W. Allen), ou encore par Georges Clooney dans l’enfumé Good Night and Good Luck. La réalisation de J.Roach est on ne peut plus classique. Un hommage juste à l’une de ces victimes de la Liste Noire (qui retrouvera son honneur et sa notoriété grâce au courage, entre autres, de Kirk Douglas et d’Otto Preminger. Mais rien qui viendrait transcender le sujet. |
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