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TONI ERDMANN (2016) - Cinemaniacs.be
Lorsque Winfried, 65 ans, rend une visite surprise à sa fille Ines, 37 ans, en Roumanie, il pense que cette dernière a perdu le sens de l'humour et décide de l'aider à le retrouver, en multipliant les farces.
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Ce film de la jeune réalisatrice allemande Maren Ade avait enthousiasmé les critiques et le public du dernier Festival de Cannes. La Palme d’or était toute trouvée ! Stupéfaction, indignation, le Jury l’a complètement ignoré. Ce qui ne l’empêche pas, heureusement, de connaître un succès considérable, partout où il a déjà été distribué. Un chef d’œuvre snobé par des professionnels un peu fatigués ? Ce n’est ni la première ni la dernière fois que la Palme s’envole vers des œuvres aussi vite oubliées sous des montagnes d’ennui. Sans préjuger de la qualité du dernier film de Ken Loach, pas encore vu, et qui ravira certainement les amateurs de ce cinéma socialisant pimenté d’humour qui déçoit rarement. Non, Toni Erdmann n’est pas le chef d’œuvre accueilli comme LA révélation mais il a l’immense mérite de nous sortir des sentiers battus tout en traitant d’un sujet somme toute banal. Largement rebattue, la relation difficile, complexe, entre un père et sa fille. Sauf qu’ici, l’humour qui se déploie jusqu’à l’absurde fait exploser pas mal de conventions sociales et finit par rapprocher père et fille, ce qui semblait raisonnablement impossible. Et on en oublie (mais pas tout à fait) la longueur du film qui parfois patine dans la répétition et une drôlerie un peu facile. Mais ce sont là des restrictions bien trop légères pour priver le spectateur d’un scénario qui mélange subtilement émotion et burlesque. Et la farce est toujours jubilatoire quand elle portraitise une société de ces hommes et femmes qui ont tout voué à leur réussite professionnelle et sociale et fait d’eux des handicapés affectifs, dont Inès semble la représentante parfaite.Tout pour le boulot, pas le temps pour des amis, une vie amoureuse épanouie. Des relations, rien que des relations !! Pas facile pour le père, plutôt anar. amoureux de la vie qu’il évite de prendre au sérieux, de se rapprocher de cette fille qu’il voudrait tant remettre en contact avec la simplicité, la joie…. La méthode qu’il utilise, il est bien le seul à y croire, elle donne à l’histoire tout son sel, et elle aura son efficacité. La carapace de la jeune « working girl »finira bien par se fissurer. Magnifique interprétation de Sandra Hüller ,glaçante à souhait jusqu’au jour où...Quant à Peter Simonischek, un Toni Erdmann cabotin, à la folie douce qui va de pair avec une immense tendresse, un prix d’interprétation à Cannes n’aurait pas déshonoré le palmarès !
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2017
Nomination Meilleur Film en Langue Etrangère
2017
Nomination Meilleur Film Etranger
2016
Compétition
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