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BACALAUREAT (2016) Baccalauréat
- Cinemaniacs.be
Romeo, médecin dans une petite ville de Transylvanie, a tout mis en oeuvre pour que sa fille, Eliza, soit acceptée dans une université anglaise. Il ne reste plus à la jeune fille, très bonne élève, qu'une formalité qui ne devrait pas poser de problème : obtenir son baccalauréat. Mais Eliza se fait agresser et le précieux Sésame semble brutalement hors de portée. Avec lui, c'est toute la vie de Romeo qui est remise en question quand il oublie alors tous les principes qu'il a inculqués à sa fille, entre compromis et compromissions...
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Déjà récompensé à Cannes par une Palme d’Or pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours en 2007, Christian Mungiu est revenu en compétition cette année avec ce film. Le premier décrivait la Roumanie à la veille de la chute de la dictature des Ceausescu. Nous voici dans les années censées être celles du renouveau, du printemps démocratique ! Dès le premier plan, nous sommes fixés : immeubles délabrés, chemins boueux, intérieur tristounet alors que nous sommes au domicile d’un notable de cette petite ville de Transylvanie, Romeo n’est-il pas médecin et sa femme bibliothécaire ? Tous 2 sont rentrés d’exil après la « révolution » de 1989, avec l’espoir et la volonté de construire une société où les enfants auraient un avenir plein de promesses. Ils ont échoué, ils le savent : Magda, l’épouse, apparaît brisée ; Romeo, le mari (c’est son prénom, dérisoire, car il n’a rien de bien séduisant) essaie de s’en accommoder, reportant ses rêves de dignité et de liberté sur sa fille Elisa, élève brillante, sur le point d’obtenir une bourse afin d’aller étudier aux Etats-Unis. Mais tout va basculer et , pour redonner à sa fille une chance de réussir son bac synonyme de bourse, Romeo va devoir pactiser avec le mensonge, la compromission, la corruption : Mungiu nous fait entrer de la façon la plus réaliste dans une société où tout semble pouvoir s’acquérir à coups de services rendus, c’est la norme et personne ne semble s’en offusquer. Pas de chantage, pas de menace, une corruption soft synonyme de normalité. Ce faisant, Romeo englue sa vie qui devient cauchemar, il perd pied petit à petit, sa femme le prie de décamper, sa maîtresse est enceinte, sa mère gravement malade, des incidents inexpliqués plombent son quotidien. Seul l’espoir de voir sa fille partir vers une vie que lui a ratée l’empêche de sombrer. Autant prévenir, le réalisateur ne fait rien pour alléger, nous sommes dans le noir de noir : au moins cette noirceur est-elle assumée ! Et il faut aussi saluer l’interprétation de la jeune Maria Dragus, déjà remarquée dans le Ruban Blanc de Hanneke, et celle d’Adrien Titeni, cité à l’époque comme un possible Prix d’Interprétation masculine au dernier Festival de Cannes, il impose son regard qui donne sens dans tous les longs plans-séquences qui caractérisent ce film. |
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2018
Nomination Meilleur Film Etranger en Coproduction
2017
Nomination Meilleur Film Etranger
2016
Compétition
PRIX DE LA MISE EN SCÈNE
Cristian Mungiu
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