LA LA LAND (2016)

Une douce coulée de miel pur, non frelaté, qui fait du bien, sans doute parce qu’il est délibérément anachronique, qu’il vous donne envie de virevolter comme au temps béni de Gene Kelly et de Fred Astaire. Une comédie musicale en ce début du 21ème siècle, pensez donc, à l’heure de la morosité, de la vulgarité trumpienne ! Woody Allen avait réussi un magnifique et réjouissant Everybody says I Love you, Damien Chazelle nous offre plus de bonheur encore, Les Golden Globes lui ont fait un triomphe, à lui, réalisateur, et à ses 2 comédiens, Ryan Gosling et Emma Stone. L’action se déroule à Los Angeles, célèbre entre autres pour ses embouteillages, que la première séquence du film transforme en un moment de féerie (on ne vous en dit pas plus !). Le ton est donné, la magie opère, Mia et Seb (astian), parce qu’ils sont beaux, rêveurs, sont attirés l’un vers l’autre par un commun désir de réussir hors des sentiers battus du fric facile tueur de talent (encore un anachronisme). Elle rêve de devenir actrice mais rate toutes ses auditions, lui rêve de restaurer le jazz des grands pionniers, il n’en a pas les moyens et doit se contenter de jouer une musique minable dans des boîtes minables. Mais ils gardent leur foi en eux-mêmes, se soutiennent, ils rient, ils chantent, ils dansent dans des décors qui, heureusement, n’essaient pas d’être réalistes. La chance finira par leur sourire mais c’est à ce moment que leurs routes du succès les séparent. Et le film se nimbe alors d’une douce mélancolie. Pour aller jusqu’au bout de leurs rêves, ils vont reléguer leur amour au rang de leurs plus tendres souvenirs. Pas de temps mort dans ce film, guetté par la guimauve sans jamais y tomber. La réussite est totale, elle doit bien sûr au charisme des 2 acteurs principaux en état de grâce. Le cinéma se doit d’être un reflet du monde dans toute sa dureté, mais il nous permet aussi de nous en évader, mission réussie pour ce merveilleux film à voir…. Et à revoir.