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LERD (2017) Un homme intègre - Cinemaniacs.be
LERD
Un homme intègre




Reza, installé en pleine nature avec sa femme et son fils, mène une vie retirée et se consacre à l'élevage de poissons d'eau douce. Une compagnie privée qui a des visées sur son terrain est prête à tout pour le contraindre à vendre. Mais peut-on lutter contre la corruption sans se salir les mains ?


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Beaucoup de grands livres sont nés sous la contrainte, qui peut stimuler la création de leurs auteurs pour revendiquer une liberté confisquée tout en s’efforçant de déjouer les interdits de la censure. Il en va de même dans le cinéma des pays sous le joug d’une censure aussi bête que méchante. Les réalisateurs iraniens, par exemple, réalisent des films remarquables parfois dans une semi-clandestinité, jouant avec les codes des interdits pour mieux les détourner. Au péril de leur liberté, sinon de leur vie. Mohamed Rasoulof est de ceux-là.

« Un homme intègre » a été remarqué à Cannes cette année dans la section « Un certain regard ». Son refus de la corruption oblige Reza à un combat solitaire qui, dès le départ, est voué à une probable défaite. Lui qui a quitté Téhéran et renoncé à une possible carrière avec la considération sociale qui l’accompagne pour vivre une obscure vie d’éleveurs de poissons rouges dans la fidélité à son besoin d’intégrité, tout ce qu’il fuit va le rattraper, le contaminer. Son épouse, directrice d’école, lui montre la première la voie du pragmatisme en composant avec les principes douteux de la compromission. Au passage, on remarque, une fois encore, que le tchador n’empêche pas la femme d’avoir un rôle prépondérant dans un régime qui prétend la mettre au pas.

Ce cinéma iranien fait la part belle à l’intelligence des femmes et aussi à leur beauté. A que mesure l’intrigue se développe et resserre la nasse sur l’homme révolté, le voile se déchire aussi sur les intolérances au quotidien qui frappent tous ceux qui restent en marge : ainsi, pas de place dans une école pour une enfant non-musulmane, pas de sépulture, le cimetière appartient aux seuls musulmans. L’instrumentalisation de la religion comme paravent à toutes les pratiques les plus mafieuses se trahit dans des dialogues et des scènes à la fois cocasses et dramatiques.

En 2010, Mohammed Rasoulof fut condamné à 6 ans de prison pour sa participation à une manifestation contre le régime. Sa peine fut réduite à un an, elle est toujours en suspens. Il ne renonce pas pour autant à faire un cinéma de combat, qui mérite plus que l’estime un peu condescendante que lui accordent parfois certains critiques.

Jean-Pierre Sculier

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2017
Iran
Drame
1h57


Realisateur

Mohammad
Rasoulof




Acteur

Reza
Akhlaghirad

(Reza)


Soudabeh
Beizaee

(Hadis)


Nasim
Adabi

(Mère de l’étudiante)


Scenariste

Mohammad Rasoulof

Producteur

Mohammad Rasoulof

Compositeur

Peyman Yazdanian

Date de Sortie

Belgique
20/12/2017
France
06/12/2017

Distributeur

Cinéart

Distributeur en France

ARP Sélection



Sur le web France