Quatre vies entrelacées au coeur du parc d'attractions de Coney Island, dans les années 50. Il y a Ginny, une ex-actrice plutôt émotionnelle et mélancolique qui travaille désormais comme serveuse dans un restaurant de poissons; Humpty, sa crapule de mari, Mickey, un beau maître-nageur qui rêve de devenir dramaturge, et Carolina, la fille d'Humpty qui se cache de gangsters dans l'appartement de son père.
Le Woody Allen annuel, qui n’apporte pas grand-chose à son œuvre. On a la triste impression qu’il s’est installé dans la routine d’un film annuel, même si l’inspiration n’y est pas. Le scénario est d’une remarquable banalité, il recycle les personnages et les thèmes connus sans y apporter la moindre touche d’originalité. Les dialogues ont perdu leur esprit et leur vivacité. Comme on est loin de Jasmine, son dernier chef d’œuvre !
Kate Winslet, dans le rôle bien (trop)connu de femme névrosée qui voit s’envoler sa jeunesse et tout espoir de devenir une actrice pour n’être qu’une serveuse dans un bar minable, ne peut rivaliser avec la sublime Kate Blanchett. Ce n’est pas le talent qui lui manque mais un rôle, un personnage qui présenterait un minimum de complexité capable de susciter intérêt et empathie. On peut regarder la reconstitution d’un parc d’attraction (Coney Island) des années 50 avec un sourire amusé, guère plus.
Woody s’est associé à Amazon pour produire ce film. Dans une interview récente, il prédit la mort progressive du cinéma en salle. Pas sûr, heureusement, qu’il ait raison, pour autant que les meilleurs réalisateurs, dont il fait bien sûr partie, ne se mettent pas en pilotage automatique pour s’enfoncer dans le confort paresseux d’une réalisation sans envergure, à consommer chez soi, sans effort… et sans réel plaisir.