Martin, un homosexuel veuf et fantasque d’une cinquantaine d’années, se voit proposer de contracter un mariage blanc avec une congolaise de vingt ans, Tamara. Ces deux êtres que tout sépare vont devoir faire croire à leur amour auprès des autorités migratoires et à force de faire semblant, vont finir par s’aimer… à leur manière !?
L’adaptation du roman de Tom Lannoye, écrivain flamand enfin reconnu en Belgique francophone, est assez plaisante. On peut regretter que les aspects les plus corrosifs du roman aient été gommés pour laisser toute la place à une comédie parfois touchante, parfois aussi à la limite de la mièvrerie. L’intrigue est très simple, un peu trop, on a tout de même un peu de mal à la trouver vraisemblable.
Le film du Canadien David Lambert a été en grande partie tourné à Bruxelles dans un décor a contrario de celui qui lui est proche, celui du quartier très bobo de la rue Dansaert et environs.
Martin, excellemment joué par Bouli Lanners à qui le film doit beaucoup, habite dans une sorte d’impasse qui ressemble plus à une rue des Marolles d’autrefois, avec tout l’attachement de ses habitants, si près et si loin des boutiques branchées avoisinantes. Difficile de ne pas trouver les 2 personnages principaux sympathiques. Martin porte la douleur inconsolable de la mort brutale de son compagnon, Tamara(Rachel Mwanza) a quitté son pays pour fuir la misère et cherche par des moyens un peu retors, à concilier un futur mariage blanc avec un belgo-belge fou d’elle, son amour pour un compatriote lui aussi exilé, et la complicité de Martin chez qui elle a trouvé refuge et qui est censé l’épouser administrativement.
Les autres personnages n’ont pas d’épaisseur, à commencer par les 2 enquêteurs chargés de s’assurer de la légalité du futur mariage. Ils n’apparaissent guère crédibles et les comédiens surjouent leurs personnages qui, malheureusement, occupent dans le film un espace disproportionné par rapport à l’intérêt qu’ils ont. Tom Lannoye a déjà fait beaucoup, et avec talent, pour le respect de l’homosexualité, celui des minorités rarement accueillies avec le minimum d’empathie auquel elles ont droit. Dans son œuvre littéraire, il le fait souvent avec humour et un réalisme débridé. Ce qui manque dans cette adaptation, sage, trop sage. Heureusement que Bouli est passé par là !!