DEAD LOVER (2025)

Attention, Dead Lover fait dans le moche, le grotesque, l'irrévérencieux et s'affranchit de toute convenance.

Ce film canadien, à l’esthétique aussi épouvantable qu’un vieux film d’horreur italien des années 70, s’attaque à rien de moins qu’au mythe de la Création d’Adam de Michel-Ange — ou de Frankenstein, pour une version un peu plus pop. Et comme le film est signé par une femme, Grace Gloicki, qui joue également le rôle principal, cela donne la création de l'Homme par une Femme dans un chaos total de dépravation: l'Homme est créé via un doigts planté dans un pot de terre. Imaginez le reste ... Impossible!

L’humour, quelque part entre Benny Hill et Monty Python, infuse chaque scène, transformant les séquences les plus grotesques en véritables petits miracles d’audace.

Le plus impressionnant ? Tout ce délire est porté par trois seuls comédiens (Grace Glowicki, Ben Petrie, Leah Doz) qui incarnent une galerie de personnages tous plus tordus les uns que les autres : une fossoyeuse en manque d'amour, un amant en quête de sa fertilité, des nonnes dépravées, un prêtre fanatique, une ribambelle de grenouilles de bénitier, des marins qui pêchent jamais, etc. La mise en scène en 16 mm, granuleuse et crue, accentue le côté artisanal. On est loin des créatures de la nuit glamour. Ici, tout est rugueux et volontairement laid.

Ajoutez à cela une bande-son planante qui tranche délicieusement avec les scènes de délire sanglant, et vous obtenez une œuvre profondément libre et provocante. Dead Lover n’a peur de rien — surtout pas du mauvais goût — et c’est précisément ce qui en fait une expérience unique. Une véritable fête païenne !

Un OVNI cinématographique.