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INSIDE MAN (2005) L'homme de l'intérieur - Cinemaniacs.be
INSIDE MAN L'homme de l'intérieur |
L’histoire d’un flic dur à cuire, le détective Frazier (Denzel Washington), jouant au plus malin avec un brillant cambrioleur, Dalton (Clive Owen), lors du délicat hold-up d’une banque, avec prise d’otages. Alors qu’un dangereux jeu du chat et de la souris se met en place, un deuxième prédateur émerge : Madaline (Jodie Foster), une avide négociatrice aux intérêts cachés, qui va venir ajouter encore plus d’instabilité à une situation déjà très tendue.
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Le nouveau film de Spike Lee peut s’apprécier à deux niveaux. Au premier degré, il s’agit d’un thriller de bonne facture, au scénario un rien cousu de fil blanc - à moins que ce soit le spectateur qui en demande toujours plus (à ce propos, évitez de regarder la bande-annonce car elle contient déjà trop d’informations) - mais qui évite de tomber dans le piège du retournement de situation de dernière minute débile. Et même s’il n’arrive pas à captiver autant qu’un « Usual Suspect », le film offre au spectateur un divertissement honnête.
Mais l’intérêt de « Inside man » réside en réalité dans le deuxième degré, car si l’on gratte un peu la surface (trop) lisse du simple film policier, on découvre alors une fable à l’humour grinçant, où le moindre détail a son importance et où les décors (les bâtiments en extérieur particulièrement), autant que les acteurs, participent à l’élaboration de celle-ci. Et si le côté acerbe du réalisateur se fait ici moins sentir que dans ses films précédents (pression des grands studios oblige ?), il ne renie pas pour autant sa réputation de critique pointu de notre société, de sa violence et de sa dépendance au sacro-saint argent. Il évite aussi de tomber dans la caricature du genre (les bons d’un côté, les méchants de l’autre), mais propose une galerie de personnages complexes (dont on ne comprend pas toujours les motivations, mais est-ce vraiment utile ?), à la moralité souvent douteuse mais qu’on ne peut s’empêcher d’apprécier. Et si l’on regrette un fin un rien bâclée, il n’en reste pas moins que le film est plus subtil qu’il ne le paraît de prime abord.
La grande force du film réside aussi dans un casting impeccable : Denzel Washington, Clive Owen et Jodie Foster offrent trois personnages (ou sont-ce les trois facettes d’un même personnage ?) auxquels le spectateur peut s’identifier tour à tour et semblent avoir pris un malin plaisir (Jodie Foster surtout) à jouer ensemble. Sans oublier dans les seconds rôles Willem Dafoe et Christopher Plummer (pour ne citer qu’eux mais le casting en entier est un sans faute), parfaits comme à l’habitude. Si l’on ajoute à cela un humour, distillé avec soin tout au long du film, une (presque) absence de violence (bienvenue) et une bande-son soignée (la « musique » de départ donnant le ton du film), cela donne au final un divertissement intelligent et jouissif.
Véronique Bejaer
Spike Lee quitterait-il le terrain du cinéma militant? Ce thriller tordu et superbement agencé prouve en tout cas que son talent ne se limite pas à la provocation. Mis en scène avec un incontestable brio, rythmé sur un tempo implacable, imprévisible dans ses rebondissements, Inside man est un des meilleurs divertissements de l'année. Pas de violence complaisante, des dialogues énergiques et souvent très drôles: on ne voit pas très bien à qui le déconseiller. |
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