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Rencontre avec nos stars préférées


Jason Momoa

The Red Road


"Je suis fier de pouvoir dire que c’est mon caractère et mon comportement qui m’ont amené où je suis aujourd’hui."


Propos recueillis par Laurent De Groof © à Bruxelles (mars 2014).

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Cinemaniacs : Les séries ont énormément évolué ces dernières années. Que pensez-vous que Red Road apportera de nouveau ?

Jason Momoa : Je crois que la série a une approche différente des drames policiers habituels parce qu’il n’y a pas beaucoup d’histoires contemporaines qui se déroulent chez les Indiens d’Amérique. On voit rarement à la télévision l’injustice que vivent les Amérindiens. Il est facile de croire qu’ils vivent tous heureux dans leurs réserves, mais ce n’est pas le cas. On a effectivement vu beaucoup de séries policières à la télévision récemment. Red Road apporte son originalité par sa diversité et ses mélanges de genres. Il est très difficile de savoir qui est bon ou mauvais, qui a tort ou a raison. C’est très intéressant de voir comment toutes les pièces du puzzle vont s’assembler. On a évidemment déjà vu tout cela mais la perspective est différente. C’est original, surtout du point de vue des Amérindiens. Il y a aussi une histoire d’amour qui n’est pas sans rappeler Romeo et Juliette et le combat shakespearien entre les deux communautés. Sundance a une approche cinématographique très européenne. Ce n’est pas une série typique venant de chaînes comme Fox ou HBO. Ce n’est pas une production aussi grosse que celles de HBO. Red Road est une grosse production mais la série reste indépendante. Elle a un côté rebelle, inattendu… J’aime cela.

Cinemaniacs : Vous donnez l’apparence de quelqu’un d’indépendant. Est-il facile de garder un esprit indépendant à Hollywood de nos jours ?

J. Momoa : Je n’ai pas ce problème. Je suis assez authentique. Je peux comprendre que certaines personnes puissent trouver cela difficile. Je suis dans ce milieu depuis déjà un certain temps. J’ai connu beaucoup de choses. J’ai une famille, des enfants,… Je me sens à l’aise dans ma carrière. Je n’aurais peut-être pas été aussi terre-à-terre ou authentique si le succès était arrivé plus tôt. Il faut traverser les montagnes russes du métier pour savoir qui on est. Je sais ce qu’il y a en moi et j’ai pu trouver une certaine balance qui me permet de dire que je peux faire ce que je veux. Je suis fier de pouvoir dire que c’est mon caractère et mon comportement qui m’ont amené où je suis aujourd’hui.

Cinemaniacs : Votre personnage, Phillip Kopus, nous apparaît dans les premiers épisodes comme quelqu’un de nostalgique…

J. Momoa : Vraiment ? Waouw… Je ne l’avais jamais vu ainsi… Oui… J’ai été fort inspiré par la tribu des Ramapos dans le New Jersey. Je me suis rendu là-bas pour voir comment ils vivaient réellement. Je voulais avoir en tête leur image et celle des forêts qui les entourent. Phillip vient de sortir de prison. Et c’est probablement ce sentiment qui se retrouve à l’écran. Tout ce qui a mal tourné dans sa vie. Le mal qu’il a fait et celui qu’on lui a fait. Lorsqu’il rentre chez lui, il vient déterrer des vieilles histoires. Il n’était qu’un adolescent lorsqu’il est parti et il n’entretenait pas de bonne relation avec sa maman. Il revient en adulte et regarde les choses différemment. C’est un prédateur, il espionne et regarde tout ce qui se passe. Il n’a confiance qu’en lui-même. Il a toujours été un paria. Enfin, c’est ma théorie. (rires)

Cinemaniacs : Enfant, étiez-vous plutôt cowboy ou indien ?

J. Momoa : Lorsque j’étais petit, j’étais plutôt du genre à jouer les indiens. Je n’ai jamais été un fan des cowboys. Je ne le suis toujours pas. (rires)

Cinemaniacs : Tom Sizemore a une grande opinion de vous… J. Momoa : Beaucoup trop grande. (rires)

Cinemaniacs : Il vous aurait décrit comme le nouveau Marlon Brando…

J. Momoa : Non, non… (rires) Je ne suis pas le nouveau Brando. Personne ne peut arriver à sa cheville et personne ne pourra le remplacer.

Cinemaniacs : Est-ce intimidant de jouer face à un acteur avec la réputation de Tom Sizemore ?

J. Momoa : C’est incroyable ! C’est certainement l’acteur le plus téméraire que j’ai jamais rencontré. Il n’a peur de rien, il a la vie dans les yeux. Il a une expérience incomparable. C’est un acteur formidable qui sait puiser dans ses émotions et sait les exploiter à merveille. Il est fantastique. Nous avons de superbes scènes ensemble à partir de l’épisode quatre.

Cinemaniacs : Le second épisode de la série s’intitule « Le loup et le chien ». Quel animal êtes-vous ?

J. Momoa : Personnellement, je suis un loup. Sans aucun doute. Je suis un loup et un lion.

Cinemaniacs : Ce n’est donc pas une coïncidence que votre personnage dans Road To Paloma (ndlr : qu’il a écrit et réalisé) s’appelle Robert Wolf ?

J. Momoa : Oui. Mon fils s’appelle Nakoa-Wolf. J’ai deux loups à la maison. Je les garde comme animaux de compagnie. Et je joue un loup-garou dans Wolves. Je voulais faire ce film pour mon fils. (rires) Je désirais aussi expérimenter le travail avec des prothèses. Ce que je ne referai plus d’ailleurs. (rires) Je voulais essayer les maquillages et collaborer avec ces gens qui ont travaillé sur X-Men, Wolfman,… C’était cool et amusant. Wolves est un film pop-corn.

Cinemaniacs : Quelle série a eu le plus d’influence sur votre carrière : Stargate Atlantis, Game of Thrones ou Baywatch ?

J. Momoa : Je pliais des t-shirts avant de faire Baywatch… La série m’a donc beaucoup apporté. Baywatch m’a donné envie de devenir comédien. Game of Thrones m’a offert le plus de succès, le plus de reconnaissance envers le public. En terme d’apprentissage, Stargate m’a tout donné. Ce fut quatre ans d’écolage. Tous les jours, j’apprenais de nouvelles choses sur le métier. Stargate m’a également appris la réalisation.

Cinemaniacs : C’est la première fois que vous vous retrouvez en tête d’affiche d’une série…

J. Momoa : Je n’y avais jamais pensé... Merde… C’est effrayant ! J’aime énormément cette série. J’en suis très fier et je suis très emballé. J’adore Martin (ndlr : Henderson). Je crois que nous avons réuni de superbes comédiens. Je suis donc très content d’être en tête d’affiche.

Cinemaniacs : Vous êtes également scénariste, réalisateur et acteur. Vous est-il parfois difficile de faire des choix d’écriture sachant que vous n’aurez pas les budgets pour les réaliser ?

J. Momoa : Oui, je comprends. J’essaie avant tout d’être réaliste et je me concentre davantage sur des histoires de personnages plutôt que d’écrire de grosses productions. Même si je savais qu’il y aurait des grosses explosions dans Road To Paloma. C’est un problème constant pour un écrivain et il est important d’en être conscient. Sinon, on risque que les studios réécrivent votre histoire. Je sais quelles histoires je peux raconter pour mon budget.

Cinemaniacs : Parlez-nous de votre société Pride of Gypsies…

J. Momoa : Pride of Gypsies est avant tout un groupe d’amis composés d’acteurs, de réalisateur, des artistes en général, qui veulent raconter leurs histoires. Nous sommes un peu les chevaliers de la table ronde du cinéma. Des amis qui s’entraident, qui partagent leurs goûts. C’est un collectif.

Cinemaniacs : Votre nom est toujours autant attaché à Game of Thrones même si vous avez quitté la série il y a déjà quatre ans. Quand pensez-vous que cela va s’arrêter ?

J. Momoa : Je ne sais pas… Je n’ai pas été invité à la première de la nouvelle saison… C’est peut-être un signe. (rires) Ma femme et moi sommes de grands fans. Et nous sommes proches des acteurs. J’en ferai toujours partie d’un certain point de vue. C’est surprenant que certains personnages puissent marquer plus que d’autres. Je ne sais pas ce que c’est…

Cinemaniacs : Vous avez participé récemment à l’élaboration d’un quiz sur Game of Thrones. Avez-vous la réponse à la question suivante : Quel mot ne peut être traduit du Dothraki ?

J. Momoa : (rires) Oh oui ! Je m’en souviens… C’était quelque chose d’assez simple comme « au revoir »… Je ne sais plus très bien…

Cinemaniacs : Quel conseil donneriez au jeune Jason Momoa de Baywatch ?

J. Momoa : Arrête de stresser ! Amuse-toi…

Cinemaniacs : Qu’en est-il de la rumeur selon laquelle vous seriez au générique de Batman vs Superman ?

J. Momoa : C’est une rumeur… Il est difficile de commenter une rumeur… (rires)